Dr%20Andrea%20Brazzoduro: List of publications

On 24 July 2020, French President Emmanuel Macron commissioned historian Benjamin Stora to report on the «questions regarding the memory of colonisation and the Algerian War». This article begins with an analysis of the report and its reception in France and Algeria, and it has two objectives. On the one hand, it examines the French debate on the memory of the Algerian War and colonization more generally. However, it also intervenes in a broader theoretical debate, asking whether memory studies have not unwittingly led to a discursive shift and replaced politics – understood as conflicts inscribed in social relations – with a distorted conception of «memory» as an ideology of «capitalist realism» (Fisher). To use the provocative title of a recent study (Gensburger and Lefranc, 2017), we might ask: are memory politics really useful? Do they shape reality?

Questo articolo propone un'inedita genealogia della nuova sinistra in Europa occidentale tra la metà degli anni Cinquanta alla metà degli anni Settanta. Discostandosi dalle interpretazio-ni correnti, riafferma l'importanza storica della Guerra d'indipendenza algerina (1954-62), e più in generale del terzomondismo, nella genealogia delle nuove culture politiche che si svi-lupparono nei global 1960s. Una generazione di militanti si riappropriò della memoria della Resistenza declinandola in un registro non semplicemente difensivo ma attivante, sovrappo-nendo il mito della "Resistenza tradita" all'immagine dell'imperialismo come il "nuovo fascismo". La guerra civile europea, identificata da Enzo Traverso come il tratto caratteristico del-la prima metà del ventesimo secolo, veniva così riconfigurata su scala mondiale come "guerra civile globale". <br><br> This contribution proposes a new study of the genealogy of the New Left in Western Europe from the mid-1950s to the mid-1970s. Differently from current interpretations, the article reassesses the historical influence of the Algerian War of Independence (1954-1962), and "Third-Worldism" more generally, in the genealogy of the new political cultures that flourished during the global 1960s. A generation of activists re-appropriated the narrative of the Resistance as not merely defensive but proactive, merging the myth of the "betrayed Resistance" with the image of imperialism as the "new fascism". The European civil war, identified by Enzo Traverso as the main feature of the first half of the 20th century, was hence reconfigured anew worldwide as a "global civil war".

Le parallèle entre les deux guerres – la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’indépendance algérienne – constitue ainsi le cœur de la réflexion que ce dossier se propose de développer. À propos de Vichy et de l’Algérie, l’historien Henry Rousso a même parlé d’un « double fardeau » . Il s’agit de séquences historiques qui ont produit des régimes mémoriels troubles, fragmentés, surtout clivés et clivants au long de ce « second XXe siècle » qui constitue notre focale d’analyse. La spécificité de ces mémoires explique d’ailleurs l’exclusion de la guerre d’Indochine qui, n’ayant pas eu recours au contingent, n’a pas nourri de mémoires aussi divisées dans la société française . Pourtant, les différences dans le traitement des deux conflits retenus – la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’indépendance algérienne – restent profondes dans les années 2000. Les cas des mémoriaux du Mont Valérien (2005) et de Rivesaltes (2015) rendent évidente l’invisibilité du « Mémorial national de la guerre d’Algérie » , inauguré par Chirac en 2002, mais encore inconnu de la plupart des Français et des Parisiens eux-mêmes . Dans l’espace public, toutefois, le tournant des années 2000 marque le passage de la centralité de la Seconde Guerre mondiale à un polycentrisme mémoriel où prend de plus en plus importance la guerre d’indépendance algérienne, qui vaut par métonymie pour le fait colonial en général. Dans la France postcoloniale, quelque chose bouge définitivement avec le procès Papon en 1998 : inculpé et condamné pour complicité de crime contre l’humanité dans la Seconde Guerre mondiale, mais également reconnu responsable, en tant que préfet de police à Paris en 1961, dans la répression meurtrière de la manifestation du 17 octobre . Dès lors, il ne faut pas appliquer le constat de Ricœur (« trop de mémoire ici, pas assez là » ) à la mémoire sociale ou au débat public ; dans ces domaines, l’Algérie y est bien vivace. À ce titre, la multiplication des productions artistiques sur la guerre d’indépendance algérienne ne serait-elle pas le signe que la rumination du passé a été quelque peu remplacée par une certaine assimilation ? Dans cette perspective, le dossier s’interroge sur une éventuelle spécificité de la commémoration de la guerre de 1954-1962 ou, au contraire, si les politiques de mémoire tendent à reprendre certains topoï hérités de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont ces réflexions que le présent dossier se propose de nourrir.

Based on the analysis of files from the Department of Defence, and drawing on interviews with veterans and on their associations’ press, the article focuses on the Algerian War National Memorial in Paris, its long gestation and particularly its double, paradoxical status: that it is at the same time new and old, post-ideological and hyper-ideological. Thanks to its palimpsest configuration, this ‘third millennium memorial’ – as it was described by its creator (the artist Gérard Collin-Thiébaut) – has demonstrated itself to be perfectly tuned to that peculiar mode of relationship to the past that we can define as ‘postmodern’, a mode that is characteristic of what historian François Hartog called the presentist ‘regime of historicity’.

This volume is structured into six chapters, each written by a different author focusing on a single North African, Maghreb and Mashrek country's colonial legacy to investigate borders in a transnational perspective.

Italie, Algérie. À l’origine de ma démarche il y a ce questionnement : comment est-on passé d’une relation passionnelle (dont La Bataille d’Alger – le film de Pontecorvo et Solinas, lion d’or à Venise en 1966 – est, sinon l’épitomé, la trace la plus visible) au gouffre qui semble maintenant séparer ces deux pays pourtant géographiquement très proches ? Comment a-t-on pu oublier cette proximité au point que dans l’Italie d’aujourd’hui si vous dites que vous travaillez sur la guerre d’indépendance algérienne on vous regarde avec l’intérêt qu’on prêterait à une plante exotique ? L’hypothèse que j’avance est que la réponse se trouve dans le regard particulier que l’Italie des années 1950-60 a porté sur l’Algérie. Un regard notamment propre à la gauche et encore plus particulièrement à la gauche révolutionnaire.

Forty years have gone by since France sent 1,200,000 conscripts (out of 44 million inhabitants) beyond the Mediterranean, to fight the supporters of independence from the Algerian National Liberation Front. On the French lines the dead numbered 26,000 and the injured 300,000 – almost ten times the casualties on the Algerian side. Compared with the American war in Vietnam, the Algerian war (which lasted the same number of years) mobilized a greater number of troops in proportion to the population and recorded five times the mortality rate. Andrea Brazzoduro collected dozens of interviews of the survivors, to preserve their memories of that time, and based on their accounts reconstructs a crucial period in French history.